Ecrit par Adeline Bourg, le 14-05-2008 00:00
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L’AFP manquerait-elle de neutralité ? C’est en tout cas l’avis de l’UMP. Pour y remédier la ministre Christine Albanel a proposé la création d’un espace spécifique pour diffuser les communiqués. Car la polémique a pour origine un texte de l’UMP non diffusé
La guerre semble déclarée entre l’Agence France Presse et l’UMP. Ce week-end, la ministre de la Culture et de la Communication, Christine Albanel a évoqué la possibilité pour l’AFP de mettre à disposition de ses abonnés "l’ensemble des communiqués de presse des partis et des organisations syndicales sur un espace spécifique". Cette proposition fait suite au discours de Nicolas Sarkozy prononcé la semaine dernière. Le président de la République avait vigoureusement reproché à certains journaux et entreprises de presse - dont l’AFP - d’être beaucoup plus cléments avec Ségolène Royal, et de ne pas diffuser certaines informations la concernant. Ces attaques ont provoqué un tollé du côté des journalistes. Lundi, le syndicat SNJ-CGT a dénoncé le "harcèlement" dont sont victimes les médias "et en particulier l’AFP", un sentiment relayé par Reporters Sans Frontières qui s’est dit "inquiet" des propos de l'UMP. La proposition de Christine Albanel devait calmer les esprits. Pour l’instant elle n’a contribué qu’à relancer la polémique.
L’affaire Royal a mis le feu aux poudres
Un communiqué de l’UMP envoyé lors de la fête du travail et non relayé par le service politique de l’AFP est à l’origine de la crise. Ce communiqué portait sur la condamnation de Ségolène Royal dans l’affaire de ses deux anciennes collaboratrices (voir article dans notre édition). L’entreprise de presse avait affirmé que ce communiqué ne donnait aucune information nouvelle, mais Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP, ne l’avait pas entendu de cette oreille. Il s’était emballé publiquement, parlant de "censure" et de "deux poids deux mesures" de la part de l’AFP.
Ces accusations ont été jugées "choquantes" par Pierre Louette, PDG de l’entreprise. D’autant que celles-ci interviennent à un moment critique pour l’AFP. Cette dernière doit en effet renégocier sous peu avec ses représentants son nouveau plan stratégique pour les cinq prochaines années. Il pourrait s’accompagner d’une évolution de son statut, plus protecteur. Or, l’entreprise de presse est en partie financée par l’Etat. De là à y voir un lien de cause à effet, il n y a qu’un pas.